Vous en avez certainement entendu parler, le 11 avril dernier dans la revue Nature, les chercheurs ont révélés au monde entier leur grande découverte à savoir une nouvelle espèce humaine qu’ils ont nommé « Homo luzonensis ». Cette nouvelle espèce a été trouvée dans la grotte de Callao, sur l’île de Luçon aux Philippines. D’après ces scientifiques, elle aurait vécu entre 50 000 et 67 000 ans. On dirait bien que la famille des hominidés va enfin s’agrandir. Si vous voulez en savoir davantage sur ce nouveau cousin de l’Homo Sapiens notamment sur ses caractères morphologiques, nous vous invitons à parcourir cet article.
La découverte de l’Homo luzonensis : l’essentiel à retenir
Les chercheurs ont affirmé que cette nouvelle espèce présente des caractères morphologiques assez singuliers qui la différencient des autres espèces. En effet, l’analyse effectuée sur les 13 restes fossiles (phalanges de pied et de main, dents, fragments de fémur) révèle que trois individus vivaient dans cette grotte de Callao dont l’un d’eux était un enfant. Selon eux, Homo luzonensis n’est pas un ascendant direct de l’homme, mais juste une espèce proche de l’Homo Sapiens avec des caractères encore très primitifs. Et compte tenu de l’histoire, cet Homo luzonensis fait partie des plus anciens restes humains trouvés aux Philippines. Il a d’ailleurs précédé les premiers homos sapiens découverts entre 30 000 et 40 000 ans sur l’île de Palawan dans le sud-ouest de l’archipel.
Grâce à cette découverte, les scientifiques ont pu prouver que l’évolution de l’espèce humaine était tout sauf linéaire. Entre autres, elle est encore plus complexe que nous ne l’avions imaginé jusqu’à très récemment. La preuve ; L’île de Luçon ne pouvait être accessible à pied sec durant le quaternaire. Alors, si ces individus vivaient bel et bien dans cette grotte, ils devaient forcément connaître un moyen de traverser la mer. Selon toujours ses scientifiques, ses caractères primitifs sont dus à un endémisme insulaire.
Les caractéristiques morphologiques de cette nouvelle espèce
Au niveau des dents, on constate que les prémolaires de cette nouvelle espèce ressemblent beaucoup à celles des homininés. En clair, ses dents sont pourvues de trois racines alors qu’en général, celles d’un individu normal n’ont qu’une seule racine voire deux. Ces trois racines sont des spécificités primitives que l’on n’a retrouvé que chez les ancêtres africains qui avaient disparu il y a trois millions d’années. Par ailleurs, il faut savoir que ses molaires étaient étonnement petites alors que leur morphologie simpliste coïncide avec celle d’un homme moderne. En raison de ses caractéristiques combinées, on ne peut donc pas classer cette nouvelle espèce dans les espèces déjà existantes. Quoi qu’il en soit, d’après la taille de ses dents, on peut prétendre que cet Homo luzonensis était plutôt petit, mais cela n’a pas encore été confirmé.
Concernant les os du pied, ils sont qualifiés de surprenants. Pour cause, la phalange proximale présente une courbure extrêmement marquée ainsi que des insertions très développées pour les muscles flécheurs du pied. Ce sont des caractéristiques qui ne se retrouvent pas chez le genre Homo sapiens et les Australopithèques.
En tout cas, il s’agit là d’une découverte historique remarquable qui va certainement occasionner de nombreux débats scientifiques selon Florent Détroit. En l’occurrence, le fait pour certains chercheurs de s’interroger sur la qualification de ces restes de fossiles comme étant une nouvelle espèce. Pour lui, « ce n’est pas grave de créer une nouvelle espèce »